Chapitre Complémentaire 4 :

Développements limités et Applications

3         Notions sur les développements limités

Définition :

Une fonction  définie au voisinage de  admet un développement limité d’ordre n, s’il existe un polynôme de degré n

 

tel que

 

 tend vers 0 lorsque .

 

 est la partie régulière du développement,  est le terme complémentaire ou reste, que l’on peut noter  (notation de Landau).

 

 est infiniment petit par rapport à .

 

Remarque : Posons . Lorsque , . On peut donc se ramener à un développement limité au voisinage de 0. Dans la suite, nous nous limiterons donc aux développements limités au voisinage de 0.

3.1         Propriétés des développements limités

1) Unicité

Une fonction ne peut admettre qu’un seul développement limité d’ordre n donné.

2) Somme

Si  et  admettent des développements limités d’ordre n,  admet un développement limité dont la partie régulière est la somme des parties régulières de  et .

3) Produit

La partie régulière du développement limité à l’ordre n de  se compose des termes de plus haut degré au plus égal à n du produit des parties régulières de  et .

4) Quotient

La partie régulière du développement limité à l’ordre n de  s’obtient en divisant suivant les puissances croissantes la partie régulière du développement de  par celle de  jusqu’à l’ordre n (en supposant  ).

Conséquences :

Si  et , alors :

·         

·         avec  

·         avec  si  et  

3.2       Formation théorique d’un développement limité

La formule de Mac Laurin relative à une fonction  satisfaisant aux conditions de Taylor et dans un intervalle contenant 0 est :

 avec  

Or le reste de Lagrange  peut aussi s’écrire :

 

et puisque  est bornée (  ), la quantité entre crochets tend vers 0 avec x.

 

La formule de Mac Laurin donne donc le développement limité à l’ordre n de  en 0 ; et , avec , est le reste.

 

3.3       Développements limités des fonctions usuelles

Prenons l’exemple de la fonction  :

                       

                       

d’où

 

Vous trouverez dans le formulaire des développements limités, les D.L. des fonctions les plus usuelles, en particulier celui de .

 

Autres exemples largement usités :

                                                          

                                                    

                                        

 

                

 

D’où :

 

 

Pour  et en donnant successivement à m les valeurs  et , il vient :

 

 

Le changement de  en  donne :

 

 

Enfin pour  et en remplaçant  par  :

 

D’une façon générale, on a  :

 

 

 

Exemples :

·        Somme de deux développements limités :

 

On garde le plus grand des o.

 

·        Produit de deux développements limités :

 

On en déduit  

 

·        Inverse d’un développement limité :

On veut calculer le développement de  à l’origine à l’ordre 7.

On sait que .

On pose  avec . On utilise ensuite le développement limité . On trouve  et . On obtient finalement  

 

3.4       Développement limité d’une fonction composée

 

Si  admet un développement limité d’ordre n au voisinage de , et si  admet un développement limité d’ordre  au voisinage de ,  étant égal à , alors la fonction  admet un développement limité d’ordre p pour .

 


Exemple :

Supposons  et .

Posons .

On trouve , puis  et .

On en déduit le développement limité de  à l’ordre 4 à l’origine :

 

 

3.5       Intégration d’un développement limité

Si  continue dans  admet un développement limité d’ordre n pour , la fonction  admet pour  un développement limité d’ordre  dont la partie régulière est obtenue en intégrant la partie régulière du développement limité de .

Exemple :

Soit , alors .

On en déduit .

 

3.6       Dérivation d’un développement limité

Si  est indéfiniment dérivable sur  et si ,  admet un développement limité d’ordre  qui s’obtient par dérivation terme à terme de celui de  à l’ordre n.

 

Exemple :

On sait que .

Par dérivation, on en déduit .

Une nouvelle dérivation donne .

En effet  et .

 

3.7       Autres développements limités usuels

Par application de la formule de Mac Laurin à l’origine, on obtient le développement limité de ,  et .

Le développement limité de  s’obtient par division selon les puissances croissantes du développement de  par le développement de . De même pour le développement limité de .

En partant de la formule du binôme généralisé, et pour , on obtient par intégration les développements limités de , , ,  et .