Soit deux évènements A et B d’un espace probabilisé W avec P(B)¹ 0, on appelle
probabilité conditionnelle de l’évènement « A si B» (ou « A sachant B»), le quotient
notée PB (A)
Théorème :
Soit B un évènement de probabilité non nulle, alors :
PB : e (W) ® [0,1]
est une probabilité sur W
Voici pourquoi : (P1) "A Î e(W) P(A / B) ³ 0 (quotient de deux réels positifs) (P2) P(W / B) = car W Ç B = B car W élément neutre (P3) si (A1Ç A2)=Æ), PB (A1ÈA2) = = = PB (A1) + PB (A2) additivité
|
Remarque : | La probabilité P(A) est appelée la probabilité a priori et P(A\B) ou PB (A) la probabilité a posteriori car sa réalisation dépend de la réalisation de B. |
On observe les relations suivantes :
P(A / A)
= 1
Si B Ì A, alors A Ç B = B et donc
Exemple :
Soit un croisement entre hétérozygotes Aa pour un caractère à dominance stricte, quelle est la probabilité d’obtenir à la génération suivante parmi les individus de phénotype A, un individu homozygote ?
L’ensemble des évènements élémentaires est : W = {AA, Aa, aA, aa}
Si h = homozygote et = hétérozygote
1/3 ( probabilité a posteriori)
La probabilité a priori d’obtenir un homozygote est 1/4.
Théorème :
Soit deux évènements A et B d’un espace probabilisé W. Alors,
P(A Ç B) = P(B / A) P(A) = P(A / B) P(B) Formule des probabilités composées
Voici pourquoi : Par définition, d’où P(A Ç B) = P(A / B) P(B) Par symétrie, P(A Ç B) = P(A / B) P(B) = P(B / A) P(A) |
Si A et B sont deux évènements indépendants et que P(B)¹ 0 alors ceci équivaut à affirmer que PB (A) = P(A / B) = P(A).
Lorsque deux évènements sont indépendants, le fait que l’un des évènements soit réalisé, n’apporte aucune information sur la réalisation de l’autre. Dans ce cas la probabilité conditionnelle PB (A) (a posteriori ) est égale à la probabilité P(A) (a priori).
Voici pourquoi : La formule des probabilités composées donne P(A Ç B) = P(A / B) P(B). L’indépendance statistique entre A et B équivaut à P(A Ç B) = P(A) P(B) d’où la relation P(A / B) = P(A) |
Si A et B sont deux évènements indépendants alors ceci équivaut à affirmer que
PB (A) = P (A) = P(A).
Lorsque deux évènements sont indépendants, la probabilité conditionnelle de A est la même que ce soit B ou qui est réalisé (voir démonstration).
Exemple :
Dans l’exemple du lancer d’un dé à 6 faces, non pipé, les deux évènements : A « le résultat est pair » et B « le résultat est un multiple de trois » sont indépendants (voir exemple).
Ainsi la probabilité que la face soit paire sachant que c’est un multiple de 3 est :
si A = {2,4,6} B ={3,6} A Ç B ={6}
et P(A) = 3/6 P(B) = 2/6 P(AÇB) = 1/6
1/2 = P(A) d’où la relation P(A/B) = P(A)
Théorème :
Si {A1, A2,….,Ai,…..,An} est un système complet d’évènements, quel que soit l’évènement B, alors : P(B) = P(B / A1)P(A1) + P(B /A2)P(A2)+…..+ P(B /An)P(An)
Formule des probabilités totales
Voici pourquoi : Si i ¹ j, alors (Ai Ç B) Ç (Aj Ç B) = (Ai Ç Aj) Ç B = Æ Grâce à la distributivité, on a : (A1Ç B) È (A2Ç B) È……È (AnÇ B) = (A1È A2 È….È An) Ç B = W Ç B = B Grâce à l’additivité, on a : P(B) =P(A1Ç B) + P(A2Ç B) + ……+ P(AnÇ B) Grâce à la formule des probabilités composées, on a : P(A1Ç B) = P(B/A1)P(A1) d’où P(B)= P(B / A1)P(A1) + P(B / A2)P(A2) +…..+ P(B / An)P(An) |
Exemple :
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Lapin albinos Lapin non albinos
Une population animale comporte 1/3 de mâles et 2/3 de femelles. L’albinisme frappe 6 % des mâles et 0,36 % des femelles. La probabilité pour qu’un individu pris au hasard (dont on ignore le sexe) soit albinos est :
Si A = {mâle} et = {femelle} constitue un système complet d’évènements
B = {albinos} et = {non albinos}
sachant que
alors P(B) = (0,06 X 1/3) + (0,0036 X 2/3) = 0,0224
soit 2,24% d’albinos dans cette population.
Un corollaire au théorème des probabilités totales est connu sous le nom de formule de Bayes.
Théorème :
Si {A1, A2,….,Ai,…..,An} est un système complet d’évènements, et quel que soit l’évènement B tel que P(B) ≠ 0, alors :
Formule de Bayes
Voici pourquoi : D’après la formule des probabilités composées,
D’après la formule des probabilités totales,
D’après la formule des probabilités conditionnelles
d’où |
Remarque : | La formule de Bayes est utilisée de façon classique pour calculer des probabilités de causes dans des diagnostics (maladies, pannes, etc.). |
L’application du théorème de Bayes est à la base de toute une branche de la statistique appelée statistique bayesienne. |
Exemple :
Dans une population pour laquelle 1 habitant sur 100 est atteint d’une maladie génétique A, on a mis au point un test de dépistage. Le résultat du test est soit positif (T) soit négatif ( ). On sait que : et
On soumet un patient au test. Celui-ci est positif. Quelle est la probabilité que ce patient soit atteint de la maladie A soit PT(A) ou P(A/T) ?
D’après la formule de Bayes :
d’où 0,075
Ainsi avant le test, la probabilité d’être malade était de P(A) = 0 ,01 (probabilité a priori)
et après le test la probabilité d’être malade est de P(A/T) = 0,075 (probabilité a posteriori). Ainsi le test apporte un supplément d’information.